Yom Kippour n’est pas censé être une fête triste. Que la vérité soit dite :nous avons d’autres fêtes qui sont beaucoup plus sinistres.
Par exemple, comme aurait dit le comique Henny Youngman : « prenez Tisha b’Av… s’il vous plaît ! » Voilà un jeûne de vingt-cinq heures particulièrement déprimant en souvenir de la destruction du premier et du deuxième temple de Jérusalem. Certains ne connaissent pas bien cette commémoration, parce qu’elle se déroule au milieu de l’été, et que rien n’évoque plus la saison des grandes vacances que de s’entendre dire par la tradition juive de poser son pastis ou son citron pressé, d’oublier sa partie de pétanque, et d’éviter de nager, de façon à pleurer la destruction, il y a près de deux mille ans, d’un bâtiment dédié au sacrifice animal.
Et, sur une note un plus sérieuse, il y a la commémoration de Yom HaShoah, avec la lecture des noms de ceux qui ont été assassinés dans les camps, certains ayant été arrêtés par le régime de Vichy avant même que les nazis le leur ait demandé. C’est effectivement un jour triste et très sérieux.
Même Pessah comporte des éléments déprimants. Nous commençons la soirée en invitant «tous ceux qui ont faim à venir manger »: jusque-là tout va bien. Mais comment continue-t-on? En offrant un pain plat, sans levain, fade, qui a pratiquement le même goût que la boite en carton dans lequel il était emballé! Et ensuite, comme si ce n’était pas suffisant, nous passons immédiatement au thème suivant, que, « à chaque génération, ils se lèvent contre nous pour nous détruire ». Nous nous souvenons que, à chaque époque, il y a un nouveau Pharaon qui veut s’occuper des Juifs. Il n’est pas difficile de comprendre comment cette idée, répétée chaque année, durant I ‘une des fêtes juives les plus pratiquées, a des conséquences émotionnelles profondes sur l’imagination juive.
Alors par comparaison, Yom Kippour n’est pas une fête triste. Même si durant l’après-midi nous commémorons ceux que nous avons perdus pendant le voyage qu’est notre vie. Ceci étant, la signification profonde de Yom Kippour ne se trouve pas dans le deuil. L’idée de Yom Kippour n’est pas d’être découragé ou d’être complètement submergé: c’est un jour d’évaluation personnelle. C’est bien évidemment un jour pour amener à la surface nos vulnérabilités et notre moralité, mais c’est aussi, une fois que Neila arrive, un moment de célébration, et après la sonnerie du chofar, une abondance de nourriture. En fait, la première chose que vous êtes censés faire après avoir rompu le jeûne est de commencer immédiatement la construction de la soukkah, pour relier ainsi ce moment à la fête la plus joyeuse de notre calendrier liturgique : Soukkot. (Orékh Hayim 624:5 et 625:1). Yom Kippour est également une fête qui a le potentiel, à travers le jeûne et les prières méditatives, de nous rendre plus joyeux, et en fin de compte plus saint en tant que peuple.
Par conséquent, il n’est pas si étrange que ce soir je veuille partager avec vous certaines idée concernant « ce que nous faisons de bien dans le monde », même si la liturgie nous immerge dans la confession, la contrition et la repentance. Je veux vous transmettre un message positif ce soir, parce que je suppose, et j’anticipe, que vous serez suffisamment durs avec vous-mêmes, pour peu que vous preniez réellement au sérieux certains des thèmes de ce jour. Et je vais faire cela en réfléchissant à l’un des livres les plus extraordinaires de la Bible, un livre que nous lirons demain après-midi, le livre de Jonah, et à la manière dont il pourra, accompagné par des idées du Baal Shem Tov, nous orienter en direction de ce qui constitue le but de notre vie.
Le livre de Jonah a la réputation d’être la haftara la plus longue et la plus difficile de l’année. Heureusement, nous avons le privilège d’avoir parmi nous Isa Konvitz, qui la psalmodie si bien pour nous chaque année. Ceci dit, je vous promet que si vous vous asseyiez pour le lire après avoir mangé et après une bonne nuit de sommeil, vous seriez surpris de constater à quel point ce livre est aussi court que clair.
Dans cette histoire, nous savons peu de choses sur Jonah, si ce n’est le nom de son père et le fait qu’il ne vivait pas dans la ville de Yafo, puisque c’est là qu’il s’est enfui. Il semble que Jonah ait été comme nous, un homme ordinaire qui vaquait à ses occupations. Un jour Jonah reçoit un message de Dieu : « Va à Ninive, la grande ville, et proclame mon jugement; car leur méchanceté a monté jusqu’à Moi. » J’imagine que c’était quelque chose de surprenant, au moins à deux niveaux. Premièrement, être appelé par Dieu serait probablement une cause d’alarme pour beaucoup d’entre nous. Deuxièmement, il y a de quoi être effrayé d’être envoyé pour une telle mission!
Les instructions font écho à l’histoire de Sodome et Gomorrhe, un fait qu’un Juif comme Jonah ne devait pas ignorer. Le sort des messagers de Sodome, n’avait après tout pas été très plaisant. Ils ont presque perdu la vie, y compris après avoir été envoyé se réfugier dans la maison de Lot. Si bien que Jonah s’enfuit dans la direction opposée. Ninive était la capitale de l’Assyrie, à l’Est d’Israël, et Jonah part en bateau vers l’ouest.
L’histoire mentionne trois fois qu’il est descendu : vers Jaffa, en direction de la lointaine Tarshish, à bord du bateau, et enfin dans la cale du bateau. Je pense que la description de la fuite de Jonah doit être lue sur plusieurs niveaux littéraires. Premièrement, il essaye d’éviter Dieu et sa mission physiquement en se rendant à Yafo. Deuxièmement il essaye spirituellement de trouver un royaume, comme Tarshish, où il pense qu’il pourra échapper à la royauté de Dieu. Et troisièmement, il se retire émotionnellement, se replie sur lui-même et sombre dans une profonde dépression.
Comment puis-je faire une telle assertion ? Regardez seulement la description de la tempête, qui ballotte le navire fuyant sur la mer. Elle parvient presque à briser le bateau ; les marins sont effrayés, jettent leurs marchandises par dessus bord pour alléger la charge, même si cela doit les mener à la déroute financière. Et pendant ce temps-là, Jonah dort dans la cale. Ce n’est pas le sommeil de quelqu’un qui est satisfait, mais le sommeil de quelqu’un qui est dans une profonde dépression.
Il faut rappeler que les marins constituent un groupe divers, d’hommes craignant Dieu et qui respectent les croyances et les pratiques de chacun. Chacun appelle son dieu pour le sauver, et lorsque Jonah est identifié comme étant celui qui est à la source du mécontentement divin, ils l’enjoignent de prier son Dieu, lui demandent d’où il vient, et cherchent son avis sur la manière d’apaiser la colère de son Dieu. De la même manière, ils refusent la suggestion de Jonah de le jeter par-dessus bord pour sauver leurs vies, et ne s’exécutent qu’avec beaucoup de réticence, une fois que leurs efforts pour apaiser l’orage semblent échouer. Lorsque la mer se calme après la sortie de Jonah, ils reconnaissentla puissance de Dieu, Lui font un sacrifice symbolique avec l’un des animaux qu’il leur reste, et promettent d’offrir d’autres sacrifices lorsqu’ils arriveront au port en sécurité.
Ne passez pas trop rapidement sur la façon chaleureuse et positive dont les non-juifs sont décrits dans ce livre. A chaque fois que nous sommes tentés de peindre les non-juifs de ce monde comme étant seulement des Philistins, des Moabites,ou des Amalékites, souvenez-vous que le jour le plus saint de l’année, laseule image de non-juifs que nous offre la Bible sont ceux de marins intègres et des habitants de Ninive qui se sont repentis.
Jonah n’a pas fini de s’enfuir de devant Dieu. Lorsqu’il est amené sur le pont et qu’on l’implore de demander à son Dieu de sauver le bateau, il a trois choix.
Le premier est de promettre à Dieu qu’il va accomplir sa mission. Mais il ne le fait pas.
Le second est de prendre des otages. Après tout, c’est le contexte idéal pour défier Dieu, en particulier si on se souvient de l’histoire de Sodome et Gomorrhe : « Chofet kol haaretz », le juge de toute la terre, serait prêt àtuer tous ces innocents juste pour me punir ? » Mais il ne le fait pas.
La troisième est de demander à être jeté par-dessus bord, pratiquement certain qu’il mourra au milieu d’une mer déchaînée, ce qui constituerait l’ultime échappatoire face aux attentes de Dieu. C’est ce qu’il fait. C’est ce qu’ils font. Et la mer se calme.
C’est la fin du premier chapitre. Comme tout bon cliffhanger, on ne sait pas ce qui arrive au héro. Nous suspectons le pire, mais puisque le livre s’appelle «Jonah》, et qu’il reste encore trois chapitres, on peut supposer qu’il va probablement survivre.
Et il survit. « L’EterneI suscita un gros poisson qui avala Jonah, et Jonah resta à l’intérieur du ventre du poisson pendant trois jours et trois nuits. »
Dans une histoire de ce type, rien n’est superflu. Pourquoi est-il nécessaire de dire «trois jours et trois nuits » plutôt que seulement « trois jours », surtout qu’à l’intérieur du ventre d’un poisson, sous la surface de l’océan, les concepts de jour et de nuit sont assez inopérants. Peut-être est-ce pour souligner le passage du temps, un temps qui passe horriblement lentement, et durant lequel Jonah parvient à deux conclusions. La première est qu’il y a une raison pour laquelle sa vie a été sauvée. La seconde est qu’il était finalement temps de faire ce que les marins ont suggéré : il était temps de prier.
Je vous pose la question : quelle genre de prière auriez-vous faite dans de telles circonstances?
Vous connaissez déjà la réponse parce que, dans des circonstances beaucoup moins extrêmes, nous avons tous fait une prière comparable, tout au moins aux yeux de notre propre esprit : «Oh Dieu, si Tu me permets de survivre à cette opération, je ne travaillerai plus jamais le shabbat », « Oh Dieu, si Tu permets à cet avion d’atterrir en toute sécurité, je donnerai la tsedaka à ceux qui en ont besoin. » « Oh Dieu, si seulement… » Vous avez compris l’idée.
Jonah, lui, sait exactement ce que Dieu veut, et nous nous attendons à ce qu’il dise: «Oh Dieu, si seulement tu me laissais sortir de ce poisson qui sent si mauvais, j’irai droit à Ninive comme tu me l’as demandé ». (Sauf que j’imagine qu’il ajoute intérieurement « bien sûr, après avoir pris une bonne, longue douche chaude pour me débarrasser de cette odeur de poisson ».)
Jonah continue en disant : « Dans ma peine j’ai appelé l’Éternel, qui m’a répondu. Du ventre de l’abysse j’ai crié, et Tu as entendu ma voix. Les eaux se sont refermées sur moi, les profondeurs m’ont englouti. Les algues se sont enroulées autour de ma tête, j’ai coulé jusqu’à la base des fonds marins, les barreaux de la terre se sont refermées sur moi à jamais. » Nous pensons: «allez, Jonah, allez!», et il conclut: «ceux qui s’accrochent à des entreprises vaines persiste : « je T’apporterai un sacrifice, ce que je T’ai promis, je l’accomplirai. La délivrance appartient à l’éternel!»
C’est tout ? Jonah, c’est ça que tu promets ? Tu te rendras au Temple ? Dieu vient de te sauver, et tout ce que tu trouves à dire c’est « je t’achèterai un joli petit taureau à sacrifier comme cadeau ?» Au moins, Jonah a répondu à Dieu. Et Dieu ordonne de facon magnanime au gros poisson d’abandonner le plus gros repas de sa vie et de recracher Jonah sur la terre ferme. Le poisson n’hésite pas. Et Jonah bénéficie de la compassion de Dieu. On est seulement à la moitié de l’histoire, mais celle-ci aurait facilement pu se terminer là, sur le message qu’au moins, Jonah a compris ce qu’il avait besoin de faire : il ira à Ninive.
Rabbi Israël ben Eliezer, le Baal Shem Tov (également surnommé le « Besht ») a fondé le mouvement hassidique au XVIllème siècle. Et parmi les nombreuses maximes qui lul sont attribuées, il y en a une qui, j’espère, vous tiendra à coeur et que vous méditerez avec attention. Le Besht dit : « chaque âme vient au monde avec une mission à accomplir pour Dieu. »
Je trouve que c’est une merveilleuse déclaration philosophique, parce que cela signifie que non seulement nous sommes créés à l’image de Dieu, mais que ce que nous faisons est également un reflet de l’image de Dieu.
Chacun d’entre nous est né avec sa propre raison d’être.
Alors quelle est la différence entre un prophète et quelqu’un qui ne l’est pas? Autrement dit : quelle est la différence entre Jonah et moi, entre Jonah et vous? Le prophète sait (ou, dans le cas de Jonah, découvre par lui-même) quelle est sa mission. Mais pour nous autre, notre mission est le plus grand des mystères personnels. Nous avancons dans la vie.Nous nous levons le matin, nous vaquons à nos occupations, nous rentrons à la maison, et nous allons nous coucher chaque soir. Quelque part entre les rêves et l’aube, nous nous demandons parfois : est-ce que ce que je fais vaut la peine? Qu’est-ce que j’amène au monde ? Quel est le sens de mon existence? Certains d’entre nous demandent même, comment, avec tous mes défauts, puis-je même espérer atteindre mes idéaux, sans parler de ceux que loue le judaïsme?
Est-ce que vous ne voudriez pas connaître les réponses à ces questions ? Est-ce que vous n’aimeriez pas avoir la certitude d’Amos, d’Isaïe, de Samuel, de Jérémie ? Est-ce que vous n’aimeriez pas être Jonah?
Je ne suis pas sûr de savoir si Dieu nous parle directement, ou si, comme mon professeur de théologie, Neil Gillman, z”l,avait l’habitude d’enseigner : « utiliser le langage, une construction humaine, pour décrire le divin est, dans le meilleur des cas, une entreprise précaire ». Je crois néanmoins que des messages sont envoyés. Parfois, ils sont communiqués par certaines attentes, par notre salaire, par de circonstances qui poussent à agir, ou par des évènements historiques. Parfois la mission est communiquée par, et à travers, l’amour que vous avez pour, ou l’amour qui s’est développé depuis, les fondements de votre existence. Cela se résume à demander : « est-ce que vous avez l’intention, chaque jour,de faire le bien? » Je ne veux pas dire de faire bien, mais de faire le bien ? Si c’est le cas, alors vous semez les graines de votre propre succès, pour l’accomplissement de votre mission personnelle.
Peu importe que vous soyez journalier ou professeur, profession libérale ou commercial, soignant à temps plein ou fonctionnaire, lorsque vous entreprenez de suivre les responsabilités que vous avez acceptées, vous accomplissez la volonté de Dieu de la même manière que Jonah. Remarquez que j’ai dit « lorsque vous entreprenez de suivre les responsabilités》 et non « lorsque vous atteignez vos objectifs». Le but est de commencer, et d’essayer de tout votre coeur, tout le temps; parce que si vous faites cela, alors, que vous réussissiez ou pas est moins important. Et ce qui est vrai en matière de responsabilités individuelles est également vrai en matière de responsabilité collective en tant que juifs, et dans la manière dont nous pratiquons, de façon rituelle comme de façon éthique, les mitsvot.
Je me souviens avoir eu une conversation avec un autre mentor rabbinique il y a plusieurs années à Los Angeles, alors que je commençais mon voyage dans les études rabbiniques. Rabbi Marshal Meyer z”l, m’a donné cet éclairage et ce conseil, que je veux partager avec vous aujourd’hui. « Il n’existe pas de personne dans ce monde qui ne pratique aucune mitsva ». Même les gens qui pensent ne pratiquer aucune mitsva en pratiquent en réalité plusieurs chaque jour. Le simple fait de ne pas voler, assassiner, ou commettre d’adultère sont déjà des mitsvot!
En ce qui concerne la plupart d’entre nous ici : considérez la fois où vous avez dit quelque chose de gentil à quelqu’un que vous ne connaissiez pas, la fois où vous avez appelé un ami pour savoir comment il allait, ou traité un client avec dignité et pas seulement comme une source anonyme de gratification économique, ou même la fois où vous avez rendu au caissier d’un supermarché la monnaie qu’il vous avait donné par erreur: c’est une mitsva!
Lorsque vous conduisez votre enfant à la synagogue pour qu’il aille au Talmud Torah, ou lorsque vous prenez du temps chaque semaine pour étudier, lorsque vous vous intéressez au bien-être de l’état d’Israël, ou lorsque vous prenez un jour de congé, comme demain, pour consacrer la journée à la méditation et au renouveau, vous faites une mitsva. Inconsciemment, nous accomplissons des douzaines de mitsvot par jour. Par conséquent, le véritable défi du jour, le véritable challenge de Yom Kippour, n’est pas de parcourir un catalogue qui contiendrait toutes les facons dont on a manqué de faire la volonté de Dieu.
Ce n’est pas simplement le challenge de réciter la liste des péchés par omission ou par action dans l’espoir de générer un niveau de culpabilité suffisant d’ici demain midi, et un niveau de contrition incommensurable d’ici la tombée de la nuit. Non, à compter de ce soir et toute la journée de demain, peu importe ce que vous faites d’autre, je veux que vous célébriez les choses merveilleuses que vous avec accomplies. Je veux qu’au fond de vous, vous vous sentiez heureux de toutes les fois où vous avez décidé d’agir et de faire la bonne chose. En particulier, je veux que vous considériez toutes les fois où vous avez accompli une mitsva en étant conscient de la mitsva que vous alliez accomplir.
Nous allons bien sûr répéter encore, et encore le vidouï, la prière de confession. La prière durant laquelle nous frappons notre poitrine et nous déclarons nous transgressions en hébreu de Aà Z: achamnou , bagadnou , gazalnou , dibarnou dofi – nous avons transgressé, nous avons triché, nous avons volé, nous mal parlé.
L’un des bénéfices du vidouï, de la confession, est son potentiel de nous inspirer à nous engager à nous améliorer. Mais il peut avoir un effet opposé : il peut amener le désespoir, la perte de confiance, et même la perte dans la croyance en sa propre capacité à faire le bien. Après un grand nombre de « ashamnou », on peut se sentir submergé, et se demander: « est-ce que j’ai fait quoi que ce soit de correct ? Est-ce que j’ai la capacité de contribuer au monde de facon positive? »
Je crois que c’est cette prise de conscience qui a amené le premier grand rabbin de la Palestine sous mandat britannique,Rabbi Avraham Isaac Kook, à expliquer que, de la même manière qu’il y a un confession standard pour le mal (vidouï la-ra), il existe également une confession pour le bien (vidouï la-tov).
Le Rav Kook formule cette idée de la manière suivante : une personne devrait être joyeuse concernant le bien qu’il ou qu’elle fait. Par conséquent, de la même manière qu’il a un grand bénéfice à confesser ses fautes afin de s’améliorer, il y a un grand bénéfice à confesser ses bonnes actions (Rabbi Kook, Commentaire sur la Michna, Ma’âsser chéni 5,10).
Inspiré par cette approche, je vous demande de vous joindre à moi, et de caresser doucement votre cœur (plutôt que de battre votre poitrine) et de réciter après moi le vidouï du Rav Kook, qui se concentre sur le bien que nous avons fait.
Nous avons aimé, nous avons béni, nous avons grandi, nous avons parlé de facon positive.
Nous avons élevé, nous avons montré de la compassion, nous avons agi avec enthousiasme,
nous avons été compréhensifs, nous avons cultivé la vérité.
Nous avons donné de bons conseils, nous avons respecté, nous avons appris, nous avons pardonné, nous avons réconforté, nous avons été créatifs.
Nous avons fait bouger des choses, nous avons mené des actions spirituelles, nous avons été justes, nous avons tourné nos coeurs vers Israël.
Nous avons été plein de compassion, nous nous sommes donnés pleinement, nous avons apporté notre soutien, nous avons contribué, nous avons réparé.
En faisant la promotion de ahavnou, je ne mets pas de côté achamnou. Mais je suggère que nous trouvions de la place à côté de nos pensées négatives, pour être fiers de nos accomplissements, en tant qu’individus comme en tant que communauté.
Se réapproprier tous les aspects sacrés de notre existence nous aidera à préparer ce que nous devons faire, en ayant conscience de la sanctification sous-jacente. Alors seulement nous pourrons commencer à discerner, comme Jonah, notre mission, et peut-être à trouver de la satisfaction, voire du sens. C’est là le conseil donné par Rabbi Meyer, et, maintenant, le conseil que je vous donne : élevez ce que vous faites déjà. Pour l’amour de vous-même et de nous tous, portez-le plus haut cette année, et, en retour, vous vous élèverez plus haut!
Si vous avez besoin d’une seule faute à effacer, d’un seul défaut sur lequel vous repentir aujourd’hui, prenez celui-ci:« pour la faute de ne pas reconnaître mon importance dans le monde de Dieu ».
(Traduction : O.Delasalle)
Je vous souhaite à tous un jeûne empreint de sens et de résolution.
Gmar Hatima Tova v’Tsom kal.
Rabbin Tom Cohen