Le judaïsme a toujours été favorable à la conversion contrairement à une croyance populaire, et nombreux sont les textes bibliques et rabbiniques qui parlent de l’accueil des convertis.
En voici quelques exemples :
Selon le Midrash (Tan. Yitro 6) l’Eternel dit à Moïse : « Moi qui ait prononcé le mot par lequel le monde a été créé, Je suis Celui qui accueille, non Celui qui repousse (…) par conséquent lorsque quelqu’un vient animé du désir de se convertir, s’il vient pour l’amour de Dieu, tu ne dois pas le repousser, mais tu dois aussi le rapprocher de toi« .
De même que « tu dois aimer ton prochain comme toi-même« , il est dit du prosélyte : « tu dois l’aimer comme toi-même« .(Mishna R. Eliezer)
Pourquoi la Torah a-t-elle été donnée dans le désert ? Pour spécifier que le désert est ouvert à tous. Que personne ne dise : je suis un fils de la Torah car la Torah m’a été donnée à moi et mes ancêtres, mais vous et vos ancêtres n’êtes pas des fils de la Torah : vos ancêtres étaient des convertis. C’est pourquoi il est écrit (Deut. 33:4) « l’héritage de la maison de Jacob« , de tous ceux qui se rassemblent dans la maison de Jacob.
La conversion au judaïsme s’articule autour de trois axes : l’étude, la pratique, le lien communautaire. Avant de commencer un processus de conversion, un rendez-vous avec le rabbin est nécessaire. Puis un cours de Mekhina (préparation) pour apprendre à lire et écrire l’hébreu doit être suivi pendant deux mois. Pendant douze mois le cours de judaïsme trace les grandes étapes de l’histoire juive et de la vie , explique les fêtes et les pratiques dans leur développement historique, présente la littérature juive et les symboles, associés à une réflexion éthique.
La pratique du judaïsme s’installe progressivement au fur et à mesure de l’apprentissage, lois alimentaires, Shabbat, fêtes selon la conception libérale.
Le lien communautaire est essentiel ; il s’exprime par la participation aux offices, aux différentes activités communautaires et à la prise en charge d’un projet social de Tikkun Olam.
Lorsque le candidat est prêt, après un examen écrit, il ou elle est présenté au Beit Din (tribunal rabbinique composé de trois rabbins). Si l’avis est favorable, le candidat devra aller au mikveh (bain rituel). La circoncision devra être faite au préalable pour un homme auprès d’un chirurgien urologue.
La conversion effectuée à Kehilat Gesher est reconnue par l’ensemble des communautés libérales, mouvement religieux majoritaire dans le monde présent dans 40 pays, et par l’Etat d’Israël (lien avec la WUPJ; European Board; FJL; IMPJ)
La démarche de conversion n’est pas à prendre à la légère. C’est un engagement de vie qui demande réflexion et exigence pour goûter selon l’expression d’André Neher au « dur bonheur d’être juif« .
La conversion en vue du mariage est tout à fait envisageable si le candidat développe son intérêt propre pour le judaïsme. La participation du conjoint juif est alors obligatoire pour soutenir la démarche du candidat et l’aider à fonder un foyer juif.