Kehilat Gesher est la seule synagogue libérale franco-anglophone à Paris et en région parisienne, et la seule à proposer des offices en anglais, en français et en hébreu, grâce à notre sidour trilingue. Fondée il y a trente ans, notre communauté compte plus de 170 familles et accueille près de 450 personnes lors des fêtes de Tishri. Depuis 2021, Kehilat Gesher dispose de locaux spacieux situés porte de Champerret dans le 17ème arrondissement.
Kehilat Gesher est une communauté reposant sur la volonté de construire un pont entre deux langues – le français et l’anglais –, entre deux cultures – séfarade et ashkénaze –, ainsi qu’entre deux mondes : une vie moderne et un héritage spirituel traditionnel.
Kehilat Gesher est un lieu ouvert sur la réflexion et la spiritualité, un lieu pour s’épanouir au moyen de programmes éducatifs et culturels enrichissants pour tous. La communauté propose ainsi des cours destinés aux adultes, des conférences, des ateliers, ainsi que des activités pour les tout-petits.
Kehilat Gesher accompagne ses membres dans chaque étape de leur existence – qu’il s’agisse de naissances (brit mila), de mariages ou des enterrements. Quarante enfants sont inscrits au Talmud Torah et la communauté organise environ quinze Bar et Bat-Mitsva chaque année.
Kehilat Gesher est un groupe libéral, qui revendique l’égalité des devoirs et des droits entre hommes et femmes, dans tous les domaines de la pratique religieuse.
Kehilat Gesher est une communauté chaleureuse et dynamique, qui encourage l’engagement social dans le cadre de Tikkoun Olam, « réparer le monde ».
Nous sommes membres de l’Union Mondiale pour le Judaïsme Libéral (WUPJ), et avons contribué à la constitution de la Fédération du Judaïsme Libérale Francophone en Europe. Nous sommes aussi parmi les fondateurs de la nouvelle Assemblée du Judaïsme Libéral.
“Kehilat Gesher – Le Début”
Qu’arrive-t-il quand cinq couples franco-américains, avec enfants et adolescents, habitant près de Saint-Germain-en-Laye dans la banlieue ouest de Paris, recherchent une communauté et une éducation juive libérale de qualité, et rencontrent un jeune rabbin américain de l’Oregon : un rabbin merveilleux, cultivé et plein d’énergie, et qui en plus est fiancé à la première femme rabbin de France et d’Europe ? La réponse est simple : vous ne le laissez pas repartir !
En tant que parents juifs, au début des années ’90, nous essayons les cours de Talmud Torah pour nos enfants, un peu partout dans Paris, ainsi qu’à la synagogue orthodoxe de notre quartier, mais ceux-ci ne correspondaient pas du tout à l’éducation juive que nous voulions leur transmettre. Nous avions pris l’habitude de nous rencontrer autour de repas de style “auberge espagnole” pour le Kabbalat Chabbat et les fêtes juives avec la “Jewish Connection” qui fonctionnait comme une havoura. Et c’est là, que pour la première fois, ma famille a rencontré Rabbi Tom à un seder de Pessah organisé par la Jewish Connection. Quand nous avons appris qu’il allait se marier avec Pauline Bebe, nous avons compris que ce rabbin-là allait rester à Paris !
Notre rencontre avec le rabbin Tom ne pouvait pas mieux tomber pour notre fille qui suivait des cours de Talmud Torah à la synagogue orthodoxe de Saint-Germain-en-Laye. Elle y perdait toute motivation et voulait arrêter. Rabbi Tom a proposé de continuer son éducation juive une fois par semaine à la synagogue de Copernic où il enseignait à mi-temps. Vous savez tous combien nos enfants sont tellement heureux d’apprendre avec notre rabbin. Notre fille, Camille Malkah Joseph, est devenue la première Bat Mitzvah de notre toute nouvelle communauté Kehilat Gesher, ainsi que Juliette Adida. Nos premiers cours de Bnei Mitzva se passaient tous les dimanches chez nous à Saint-Germain-en-Laye, juste avant midi. Ainsi, j’ai pu assister indirectement depuis ma cuisine aux discussions éthiques éclairantes pour les ados. Nos premiers élèves Bnei Mitzva étaient Ezra Konvitz, Camille et Juliette, rejoints par Daniel Jones et Ilan Kauffer. Isa et Josef Konvitz sont devenus très rapidement membres de Kehilat Gesher et se classent assurément parmi les pionniers.
Betsy Matheny, membre fondatrice et secrétaire de KG, s’est souvenue que notre invitation initiale de Rabbi Tom était : «Nous sommes cinq familles qui cherchons un rabbin génial. Et si on fondait notre propre synagogue à Saint-Germain-en-Laye ?» Le fils de Betsy était élève dans une école juive aux Etats Unis qui s’appelait « Gesher » . Sur ce, le rabbin a dit : « Pourquoi pas «Kehilat Gesher» , la communauté de ponts ? » C’était le ticket gagnant !
Les cinq familles d’origine représentaient en fait un bon échantillon d’américains et de français, de la côte ouest et de la côte est des Etats-Unis, Ashkénazes et Sépharades. On pourrait dire que nous composons notre minyan avec Jil et Jean-Pierre Deheeger, Betsy et Ted Matheny, Dina et Jean-Marc Chétrit, Pierre-Jean ז״ל et Gina Hassan, Michelle et Noé Green-Levasseur. Vous pouvez imaginer qu’avec ce petit groupe de fondateurs, nous étions plusieurs au bureau d’administration. Notre première présidente était Jil Deheeger, avec Jean-Marc Chétrit comme trésorier et Betsy Matheny comme secrétaire. Pierre-Jean et moi-même avons assumé le rôle de vice-présidents. Notre première adresse légale fut à Poissy, chez Dina et Jean-Marc Chetrit (notre trésorier), mais nous avons signé les papiers officiels pour constituer Kehilat Gesher à notre domicile à Saint-Germain-en-Laye. Rabbi Tom me rappelle souvent que nous avons allumé notre première bougie d’anniversaire de KG dans notre appartement. (Il y a une photo sur papier qui le prouve et que nous cherchons toujours…!)
Quand j’ai dit à Betsy Matheny que j’allais écrire un article sur nos débuts, elle m’a gentiment envoyé les minutes d’une de nos premières réunions du Conseil d’Administration datée du 28 avril 1993, où nous avons délibéré et approuvé le nom de Kehilat Gesher avec la description suivante : Kehilat Gesher, la communauté juive franco-anglophone – une communauté accueillante desservant Paris et la banlieue ouest. Je suis si fière de pouvoir constater que nous avons su sauvegarder l’épithète « accueillante » , un commentaire récurrent parmi les gens qui viennent pour la première fois à notre synagogue. Notre premier Conseil d’Administration a commencé à former des comités pour la sécurité, le bulletin mensuel, le calendrier, les fêtes de Tichri, l’éducation et la publicité. Ils sont toujours d’actualité ! Au début, c’était toujours un casse-tête pour trouver un endroit convenable et adapté à nos fêtes de Tichri et accessible à tous par les transports en commun.
La toute première année, nous avons offert des soirées de Kabbalat Chabbat, les cours de Talmud Torah et Bnei Mitzva ainsi que des cours pour adultes, et nous avons bien sûr organisé les fêtes de Tichri. La plupart des cours et des offices de Chabbat avaient lieu à tour de rôle chez les différents membres. Nous avons aussi eu nos offices de Kabbalat Chabbat ainsi que les cours de Talmud Torah à l’Aumônerie du Lycée International de Saint-Germain-en Laye, avant de louer notre propre local au 10 rue de Pologne, dans le même immeuble que Alpha Optical et un peu trop près de la poissonnerie, surtout à la fin du printemps quand il fallait ouvrir les fenêtres…! C’était un grand pas pour Kehilat Gesher d’avoir sa toute première shoul.
Assez rapidement, nous avons eu la possibilité de tenir nos offices du vendredi soir au sous-sol du restaurant Goldenberg dans le 17e arrondissement de Paris. Et pendant plusieurs années, nos offices de Tichri ont eu lieu au légendaire restaurant l’Orée du Bois à la Porte Maillot qui a dû fermer en 1999 à cause d’un mystérieux incendie. Je me rappellerai toujours l’année où j’étais cheffe du comité de sécurité et que l’on m’a informée qu’il fallait évacuer tout le bâtiment au beau milieu de notre office de Roch Hachana. Je suis montée sur la bima, très discrètement et calmement, et j’ai soufflé cette information à l’oreille de notre rabbin.
Nous avons parcouru un long chemin depuis 1993. En décembre dernier, au moment où nous avons allumé la quatrième bougie de Hanouka, la lumière de notre toute première bougie d’anniversaire est revenue à mon esprit. Cette belle lueur a relié le passé au présent. Je rayonnais à l’inauguration de notre nouvelle synagogue Porte de Champerret, notre nouvelle maison, et j’ai pu de nouveau constater notre détermination, notre engagement à l’enseignement des valeurs éthiques du Judaïsme progressif et la chaleur humaine de notre communauté de ponts. Puissions-nous ne jamais perdre cet esprit de pionniers qui permet à Kehilat Gesher d’avancer vers l’avenir tout en perpétuant nos traditions.
Shalom à toutes et à tous,
Michelle Green
le 6 mars 2022
Depuis 2021: Une nouvelle arche
Le cœur du sanctuaire dans la nouvelle maison de Kehilat Gesher a véritablement commencé de battre. Une arche magnifique, qui renferme les rouleaux de la Torah de notre communauté, se dresse sur la bimah, où Rabbi Tom Cohen conduit actuellement des offices de chabbat restreints, tant que les mesures sanitaires sont maintenues. L’arche, imaginée par Bruno Quijano, l’un des architectes à l’œuvre dans la restauration de la nouvelle maison de Kehilat Gesher, se compose d’un époustouflant alliage de ronce d’olivier et de cuivre martelé.
Comme à son habitude, Rabbi Tom a été une source d’inspiration et d’idées. Bruno Quijano a également reçu le soutien inconditionnel du comité « Josué », au conseil d’administration de KG, aussi bien que de sa partenaire lors du projet de rénovation, l’architecte Isabelle Cyr. Mais ce fut la mer qui constitua la plus décisive de ses sources d’inspiration. Et plus précisément la Méditerranée. L’eau, la terre, les côtes d’Israël influencèrent le choix des matériaux et des couleurs qui composent le décor, en particulier celui de l’arche, le Aron Hakodesh. Le bois d’olivier, omniprésent dans la région, joue un rôle majeur, de même que le profond bleu outremer — l’International Klein Blue —, créé par l’artiste français Yves Klein. Cette couleur lumineuse s’écoule du plafond de la bimah vers l’intérieur de l’arche, recouverte de feutre destiné à protéger les rouleaux.
L’arche en elle-même est suspendue à un mur de béton texturé de la couleur des murs de Jérusalem. Avec ses lumineuses portes de cuivre martelé, le meuble revêtu de frêne d’olivier scintille sous le Nir Tamid — la « lumière éternelle », ou lampe du sanctuaire. Un panneau incurvé de ronce d’olivier « accueille » le dos de l’arche, selon les mots de Bruno Quijano, qui choisit ce bois précieux non seulement pour sa beauté, mais également pour sa symbolique. Ce bois, tiré des racines d’anciens oliviers, prisé pour la richesse de ses motifs et de ses volutes kaléidoscopiques, « nous rappelle certes l’arbre de la vie, mais aussi nos racines, qui viennent enlacer la Torah ». La lumière, qui se reflète dans les couleurs et le bois d’olivier, est particulièrement mise à l’honneur sur les portes dorées de l’arche, dont la surface martelée se patinera au fil des années. « La surface bosselée, comme battue, vient nous rappeler que, même dans la « souffrance », il est possible de trouver de la beauté », affirme Bruno Quijano. Quatre chaises, qui sont des répliques modernes d’un design de Le Corbusier, viennent enserrer l’arche.
C’était le souhait de Rabbi Tom d’insérer, à l’intérieur des portes de l’arche, la ligne d’horizon de Jérusalem. Celle-ci est composée de cuivre et de marqueterie d’olivier. Rabbi Tom a aussi contribué à la conception des lettres qui dessinent les mots d’une citation des Psaumes 100:2 au-dessus de la bimah : « Servez l’Éternel avec joie ; venez avec allégresse en sa présence ». Quiconque a assisté aux offices de Kehilat Gesher, dont le chant constitue le cœur, saura combien cette citation est vraie.
Mais l’inspiration de Bruno Quijano ne se cantonne pas à des sources spirituelles. « Je ne nie pas que je me suis également nourri des grands maîtres de l’architecture italienne des années 1940 et 1950, comme Gio Ponti et Gustavo Pulitzer, et particulièrement de leurs intérieurs de bateaux de croisière, pour tenter d’obtenir un résultat sobre et élégant », affirme Bruno Quijano, qui embrassa la carrière d’architecte en Italie, après des études à Milan.
Ce qui nous ramène à la mer. « Je vois un peu ce large espace comme un navire, avec ses baies vitrées et ses puits de lumière », explique Bruno Quijano. D’ailleurs, les artisans à l’origine de l’arche sont spécialisés dans les intérieurs de yachts et de bateaux de croisière. « Ils nous ont vraiment aidé à trouver les meilleures solutions, et à obtenir un résultat absolument identique à ce que j’avais imaginé, et cela à partir d’un simple croquis. »
Bientôt, le sanctuaire sera prêt à accueillir ses « passagers », et lorsque la nouvelle maison de KG ouvrira ses portes, et que la communauté y pénètrera, Rabbi Tom et Bruno Quijano seront là pour leur souhaiter la bienvenue à bord.
Discours d’inauguration
Mercredi, le 1 décembre 2021
Le Rabbin Tom Cohen
Madame la Députée, Monsieur
Entre nous… I really didn’t believe that tonight was going to happen!
Let me explain: après les grandes fêtes, j’ai proposé à notre conseil d’administration d’inaugurer notre nouveau bâtiment pendant Hanoukkah.
J’ai expliqué qu’historiquement en France, plusieurs synagogues ont utilisé cette période pour une telle cérémonie. L’exemple que j’ai donné était la Hanoukkat Habayit, le dédicace, de la synagogue de l’Union libérale israélite de France, aussi un 1 décembre, mais en 1907.
D’ailleurs, je tiens cette communauté à cœur depuis mon arrivée en France quand j’ai travaillé à côté de Monsieur le Rabbin Williams, représenté ici ce soir par sa femme, Isabelle Williams.
Please tell Michael that I wanted to thank him publicly, and to thank you, Isabelle, for your kindness, trust, mentorship and friendship over the years.
Mais avec tous les délais inattendus ces dernières semaines dans le chantier et, surtout, les chiffres de Covid qui grimpent sans cesse, je ne croyais pas vraiment que nous serions ici ce soir… that is, until last night.
Hier, j’ai eu la grande surprise d’avoir tous mes enfants autour de la table familiale, tous réunis par ma partenaire dans la vie et leur mère, le rabbin Pauline Bebe, pour venir marquer « le coup » de ce moment.
Suddenly, I realized this truly was going to happen… and then I got scared. Je n’avais pas peur d’une de ces manières effrayantes, comme dans un film d’horreur. Il s’agissait plutôt d’une
C’est vraiment un moment historique dans la vie de Kehilat Gesher.
Le mot qui véritablement reflet
Cela se traduit souvent directement par « la peur », comme dans l’expression יראת יי (yir’at Adonaï), « la crainte de Dieu ».
Beaucoup parmi nous reconnaissent la racine hébraïque dans l’expression, yamim nora’im (les jours redoutables), le terme utilisé pour décrire Roch Hachana et Yom Kippour.
Et tout cela est juste, mais il y a un autre sens de la racine de ce mot… et c’est celui de « l’émerveillement » et de la gratitude.
Comme David a dit dans le psaume 118 :
ֶזה היום עשה יהוה נגילה לנשמחה
(Zé-hayom âssa Adonaï, naguila venismeha vo.)
This is the day that God has made: let us rejoice and be glad in it.
Voici le jour que l’Eternel a fait ; qu’il nous remplisse de joie et d’allégresse !
I am filled tonight with admiration, appreciation and gratitude for all our members and friends, past and present, near and far, who by their enthusiasm, by their energy, their ever-enduring presence, and their financial contributions… have helped us create this home! But this place is only bricks, un support et une plateforme.
Pour moi, la tâche est d’en faire, we have to make it, vraiment une maison juive vivante qui est fière d’être libérale :
Un lieu pour étudier, prier et manger.
Un endroit pour retrouver des amis, et pour faire des amis.
Un lieu de questionnement et parfois de réponses.
Un lieu d’art et de la musique.
Un lieu de dialogue entre juifs … et même entre juifs et des pratiquants d’autres religions ou entre les croyants et non-croyants.
Le but est de travailler ensemble sur la base de notre héritage afin de construire une société plus juste, plus fraternelle et plus égalitaire.
Much remains to be done with your financial help: les cloisons, l’installation du système de chauffage, le sous-sol entier !
But now is the time to be in the moment, and appreciate how much we have already accomplished. There can be no b’rakha so rich in meaning and more appropriate than to stand and together say the Shehehiyanou:
ברוך אתה ה’ אלוהינו מלך העולם
(Baroukh ata Adonaï, élohènou mélékh haôlam, shéhéhéyanou vequyemanou vehigui’ânou lazman hazé.)
Béni sois-tu, Eternel, notre Dieu, souverain de l’univers, qui nous as donné la vie, qui nous as soutenus et permis d’atteindre ce moment-ci. Amen.
Samantha Woolfe, Présidente
– Mme la Députée, chère Brigitte KUSTER, Monsieur le maire du 17, cher Geoffroy BOULARD, Mesdames et Messieurs les représentants des cultes, Mesdames, Messieurs,
Hanukah Sameach, Bonnes fêtes de lumières, Happy Hanukah!
Vous êtes les bienvenus dans notre nouvelle maison, notre synagogue et notre centre communautaire, Kehilat Gesher aujourd’hui, le 27 Kislev – l’année 5782, pendant notre fête de luminosité et miracles,
Pour ceux d’entre vous qui ne me connaissent pas, je m’appelle Samantha Woolfe et je suis ravie de me présenter comme la nouvelle présidente de Kehilat Gesher, la synagogue Franco-Américaine de Paris.
Tout d’abord, je veux rendre hommage à l’énorme travail qui a été accompli sous la Présidence d’Anne Sebbag, pour arriver à ce moment-ci.. Merci Anne et merci à toute l’équipe. Anne se présentera plus tard dans la soirée ainsi que tous les membres du comité New Home. Je veux rendre hommage à ce comité qui, avec une énergie sans relâche, a mené notre recherche d’un nouvel espace, ce nouvel espace pour nous. Merci.
Je veux remercier notre chère députée Madame Kuster et notre cher maire Monsieur Boulard pour leur présence ce soir et leur soutien depuis le départ.
Je veux dire merci à nos bénévoles ce soir, ainsi que ceux qui sont ici à chaque office, à chaque activité, aux cours, aux dîners que nous organisons pour nos membres et nos amis – à nos équipes enthousiastes et motivées de sécurité, de la cuisine, de Talmud Torah et de Sunday Funday pour leur énergie, leur volonté de transmettre à nos enfants notre histoire, de leur apprendre nos traditions. Ils vont d’ailleurs chanter pour nous ce soir.
On est aussi ce soir les bénéficiaires des chansons de Hanukah de notre chère et fantastique chorale. On est extrêmement fier de nos membres, de notre communauté particulièrement musicale. Et donc c’est avec grand plaisir que je vous présenterai aussi notre quatuor, le KG Arbé, qui fait son début ce soir.
Je voudrais remercier nos donateurs sans qui rien n’est possible. Tous, simples, présents, vous et vos familles sont à nos côtés depuis des années et pour certains, depuis le début de Kehilat Gesher il y a 28 ans. Votre présence, ce travail et ce magnifique résultat, c’est une preuve de plus, s’il en a besoin, à notre rabbin, Tom Cohen et à la communauté de KG de votre dévouement.
Beaucoup de nos membres et amis font partie de Kéhilat Gesher depuis longtemps. Et le Rabbin Tom Cohen est notre rabbin depuis longtemps – au moment de nos mariages; lors de l’éducation de nos enfants.. à travers les différentes étapes de la vie que nous avons traversées, dans notre tradition juive. Et c’est clair que bien sûr, surtout ce Hanukah, je voudrais bien remercier notre Rabbin, qui éclaire toujours notre route.
Nous avons rarement eu autant besoin de la lumière et de l’espoir de Hanukah que maintenant. Notre nouvelle espace pour prier, partager, apprendre, chanter, lire, discuter, manger, danser tous ensemble est particulièrement bienvenue, nécessaire.
Hanukah veut dire « inauguration » en hébreu et il me semble que c’est un peu comme un signe que cela se passe chez nous dans cette temporalité.
On dit que ce miracle n’est pas évoqué dans deux livres des Maccabées. En effet, selon le second livre, c’est Judah qui instaure la fête de Hanukah lors de la ré-inauguration du Temple, en l’honneur de l’inauguration par le roi Salomon du premier temple de Jérusalem, qui avait duré huit jours.
Peut-être peut-on tisser un lien de cette histoire avec l’histoire de notre communauté, ce soir quand nous célébrons la ré-inauguration de notre communauté dans cette nouvelle synagogue?
Anne Sebbag, Présidente 2017-2021
Madame la Députée, Monsieur le Maire, Mesdames et messieurs les élus, Mesdames et messieurs les représentants des cultes, Chers membres de Kehilat Gesher
Tout d’abord, je tenais, nous tenons, vous souhaiter la bienvenue dans la nouvelle Maison de Kehilat Gesher.
Tout d’abord, je tenais, nous tenons, vous souhaiter la bienvenue dans la nouvelle Maison de Kehilat Gesher.
Avant de commencer il me paraît nécessaire de donner, par égard pour nos hôtes, quelques précisions de sémantique.
● Qu’est-ce que le judaïsme libéral : le mouvement libéral, est une tendance du judaïsme, majoritaire aux Etats-Unis, minoritaire en France, qui suit l’évolution de nos sociétés et de notre monde moderne. Au-delà de la lecture et de l’étude, un des aspects les plus visibles est l’égalité entre les femmes et les hommes. Dans une synagogue du mouvement libéral nous sommes assis ensemble et non pas sexe par sexe, les galeries réservées traditionnellement aux femmes n’existent pas ici.
● “Maison”, ce terme doit vous sembler ordinaire, c’est pourtant la traduction littérale du mot hébreu “Beit” ou “Bayit”. Les mots hébreux, par leurs racines recèlent de nombreuses significations. Il y aurait beaucoup à dire à propos de la traduction
du mot “maison” (espace, foyer …).
● Le nom “Kehilat Gesher”, se traduit par “un pont entre les communautés”, un passage. Tout un programme et le reflet fidèle de la philosophie de vie de notre communauté. Un nom choisi avec justesse par les membres fondateurs.
Dès sa fondation, c’est le 17e arrondissement qui a été choisi par Kehilat Gesher : des communautés juives libérales étaient déjà implantées à l’est, dans le 11e arrondissement, à l’ouest dans les 15e et 16e arrondissements, il existait surtout une importante communauté anglophone à l’ouest. Avec le temps, nous pouvons dire que nous avons fait un choix dont nous dirions aujourd’hui qu’il est tactique puisque le 17e est l’arrondissement qui compte le plus de juifs à Paris, environ 40 000.
Depuis son arrivée dans l’arrondissement, Kehilat Gesher s’est beaucoup « promenée ».
Il ne s’agit pas d’errance, au sens de nos textes; non, nous ne sommes pas restés 40 ans dans le désert à chercher un toit pour nous abriter.
Nos débuts furent modestes. C’est dans le salon d’un appartement que l’aventure de Kehilat Gesher a débuté, ensuite dans un espace prêté par le restaurant Goldenberg avenue de Wagram (en réalité un sous-sol je crois, mais les ashkénazes, dont je suis, n’aiment pas trop parler de caves ou de sous-sols …), puis ce fut la rue Léon Cogniet .
Nous avons vécu pendant de nombreuses années, dans notre petit local, notre petite “Schul” de la rue Léon Cogniet. Notre Communauté a ainsi grandi “lentement mais sûrement”, dans une ambiance chaleureuse et bonne enfant autour de notre Rabbin.
Nous avons appris à vivre ensemble car comme dans toutes les communautés, nous venons tous d’horizons très divers.
Mais au-delà des différences sociales, la marque de fabrique de Kehilat Gesher est son ouverture sur le monde, Kehilat Gesher est une communauté internationale aux cultures multiples. Nos membres sont originaires de nombreux pays, ils sont ashkénazes ou séfarades, et plusieurs langues se parlent ici, anglais, hébreu, français, et bien d’autres encore, quelques mots yiddish émaillent souvent les conversations. Nos membres ne vivent pas tous à Paris, ils sont dispersés dans le monde et cependant tous réunis autour de Rabbi Tom.
La richesse de notre communauté c’est ce vaste mélange dont le point commun est notre vision du judaïsme. Nous acceptons les différences, les désaccords, nous faisons des concessions, nous écoutons l’Autre.
L’espace de la rue Léon Cogniet s’est révélé rapidement trop exigu mais il nous rassurait. Parfois lors de cérémonies, la synagogue débordait de monde jusque dans la rue. Ce n’était plus possible, nous ne pouvions plus continuer ainsi, pour notre sécurité bien sûr, surtout pour nous permettre de nous bâtir un avenir. Nous devions déménager. Trouver une nouvelle Maison.
Dans le livre de Jérémie, l’Eternel dit à son peuple : “Bâtissez des maisons et habitez-les” (Jérémie, 29, 5) : Nous devions trouver une place, notre place et construire notre espace.
Neuf mois de recherche, à parcourir le 17e arrondissement. Il nous est parfois arrivé de passer ses frontières. Oui, je l’avoue Mr le Maire, nous avons visité des locaux dans les 8e et 16e arrondissements. Mais notre fidélité au 17e l’a emporté. Notre histoire s’écrivait ici, dans le 17e.
Notre choix s’est porté sur ce lieu, 11 avenue de La Porte de Champerret, qui était,
lorsque nous l’avons visité, un centre de re-education sportive – des agrès, des haltères, des saunas, des jacuzzis. Tout ce qui est nécessaire à la musculation du corps !
Kehilat Gesher souhaite, elle, muscler les esprits. Il fallait faire preuve d’imagination pour envisager d’aménager ici notre futur centre communautaire.
Cette nouvelle adresse n’a pas immédiatement plu. Nous quittions la Plaine Monceau et surtout nous traversions le Périphérique !
Malgré ces défauts, nous restions dans notre fief, dans le 17e, l’emplacement est trés stratégique – aux portes de Levallois, Neuilly et Paris.
Un autre point positif qui se révèle un atout majeur par les temps qui courent, pour la sécurité de Kehilat Gesher : l’aspect discret de ce nouveau lieu. Aujourd’hui, toutes les communautés juives le savent, nous devons être vigilants, nous protéger en permanence.
Nous sommes ici bien loin des constructions aux facades ostentatoires, érigées à Paris par des architectes de renom : la synagogue de la Victoire pour les ashkénazes et celle de la rue Buffault pour les séfarades bâties au 19e siècle, la synagogue de la rue Pavée d’Hector Guimard au 20e siècle et plus prés de nous, Porte de Courcelles, le bâtiment imposant du Centre Européen du Judaïsme. Mais peu nous importait. Nous avions besoin d’un espace plus grand pour construire notre nouvelle Maison.
Nous avions au sein de notre Communauté, des femmes et des hommes de bonne volonté ainsi que des architectes de talent pour transformer cette salle de sport en Centre communautaire vivant et accueillant.
Notre Histoire l’a souvent montré, nous savons aussi reconstruire nos foyers, nos maisons, nos communautés. Nous sommes un peuple de bâtisseurs, un pied ancré dans la mémoire de notre Histoire souvent douloureuse, l’autre pied tourné vers l’avenir.
Et c’est ainsi, en nous inspirant des leçons de cette Histoire que nous nous installons ici Porte de Champerret.
L’écrivain israélien Amos Oz a dit : “Les Juifs ont toujours été habités par cette question : sommes-nous un peuple inscrit dans l’espace ou un peuple inscrit dans le temps ? En diaspora, nous nous étions définis comme un peuple inscrit dans le temps, un peuple éternel. Mais même après nous être installés ici (en Israél), nous sommes encore incapables de nous considérer réellement comme un peuple inscrit dans un espace particulier”.
L’Histoire du peuple juif ne s’écrit pas seulement en terme d’Espace mais en terme de Temps, l’histoire du peuple juif est l’histoire d’un “peuple-monde”.
Ici, avenue de la Porte de Champerret dans le 17e, nous allons réinvestir l’Espace, élargir notre horizon pour progresser, rayonner et traverser le Temps. Avec cette envie de vivre pleinement et librement notre Judaïsme au sein de Kehilat Gesher, Communauté ouverte sur le monde, Communauté d’echange, Communauté d’ouverture, Communauté d’accueil et de tolerance.
Hag Hanoucca Sameach!
Joyeuse fête de Hanoucca!