La paracha de cette semaine, la parachat Noah, est parmi le plus connue, et, peut-être,
le moins comprise.
Au début de notre paracha, le monde est en train de sombrer dans le chaos (n’est-ce pas comme si je parlais de l’actualité ?). En tout cas, dans notre parasha, nous avons appris que l’expérience menée par l’Eternel –celle de l’expérimentation de mettre de l’ordre dans le chaos– a été échoué lamentablement.
Après un déluge (et je ne parle pas de l’opération terroriste du Hamas ou de la réponse israélienne pour éradiquer ce mal), après avoir liquidé presque toute l’humanité, Dieu décide de prend un risque et d’essayer encore une fois. Malgré la note négative sur laquelle cette section de la Tora commence, elle se termine sur une idée positive avec l’histoire des premières années d’Abraham et un sentiment renouvelé de l’espoir.
Le personnage de Noé, présenté comme juste et intègre par notre texte, est la figure centrale de l’histoire. Rien n’est facile à comprendre à propos de cet homme. Pour vraiment dire, il est un petit peu dérangeant. En effet, Noé est présenté comme « juste » dans notre histoire … ou du moins, il n’est pas aussi mauvais que les autres !
Nous connaissons les prénoms de ses trois fils, mais pas ceux de sa femme et de ses belles-filles.
Il vivait, peut-être, avec peu de différence que le nôtre, dans un monde rempli de hamas (חמס) … un monde rempli violence et de terreur (c’est vraiment le mot en hébreu utilisé dans le texte biblique).
Même le nom de Noé est un défi. En hébreu, le nom Noé (נח) signifie « apaisé », « serein » ou « repos ». Ironiquement, Noé a vécu une période de grande agitation, qui a entraîné une destruction écologique majeure.
Was he called Noah because in a world filled with chaos, with violence and unbridled terror, he represented a calm in the “eye of the storm”? Or was he called Noah because when he should have demanded that others become aware of the impending doom, he was at rest, idle and disconnected from the sufferings of those around him?
Le prénom Noah est-il un compliment ou une critique subtile ? Symbolise-t-elle un homme qui refuse de se laisser émouvoir par le tempérament de la foule, ou simplement un homme égocentrique ? Ce qui est peut-être plus intéressant pour moi, c’est ce que le texte choisit de ne pas nous dire !
Malgré les avertissements de l’Eternel annonçant que quelque chose de terrible est sur le point de se produire, nous n’avons aucune idée de ce que Noé a pensé ou ressenti. A-t-il eu peur ? S’est-il réjoui ? Pensait-il que les autres « le méritaient » ? Il a dû être en colère, mais contre qui ?
Noé suit docilement le commandement de Dieu de construire une arche mais, contrairement à Abraham, qui sera présenté à la fin de cette paracha, Noé ne discute

PARACHAT NOAH 2023 Kehilat Gesher, la synagogue franco-américaine de Paris jamais avec Dieu. Noé ne dit rien pour empêcher, voir prévenir, la destruction à
venir. Il fait passivement ce qu’on lui dit… ni plus ni moins.
C’est comme si Noé, par son inaction, déclarait : « Ce qui vous arrive dans votre monde est votre problème… et je vivrai le mien ; ce qui vous concerne vous concerne, et ce qui me concerne, me concerne ». Entouré de crises et de violence, Noé ne dit rien. Il construit simplement une arche.
C’est peut-être la raison pour laquelle Noé est bien connu mais pas aimé comme un exemple dans la tradition juive.
Entouré d’un monde de violence et d’indifférence, Noah a choisi de ne pas s’impliquer.
L’une des leçons que nous enseigne de la paracha de cette semaine est, peut-être, que nous aussi vivons à une époque pleine de hamas où nous avons littéralement assisté, de loin ou de près, à des crimes contre l’humanité. À une époque où les civils sont spécifiquement ciblés pour être brutalisés, violés, froidement abattues ou pris en otage… à une époque où la guerre, malheureusement, est nécessaire pour éradiquer les faiseurs du mal – avec tous les décès déplorables des victimes non-intentionnés, (des dommages collatéraux comme on dit) à la suite d’une guerre quelconque …
Une leçon tirée de notre paracha est qu’il ne suffit pas d’être irréprochable ; il ne suffit pas de construire une arche – nous avons plutôt l’obligation d’agir et de nous impliquer. Même s’il s’agit simplement de demander à nos politiciens et/ou à la Croix-Rouge de ramener les otages en vie à la maison !
Lorsque nous refusons de nous laisser entraîner par les questions du jour, mais que nous choisissons plutôt d’adopter une position « d’absence vertueuse », sommes-nous meilleurs que Noé ?
Qu’en pensez-vous ? Comment auriez-vous jugé Noé ? Comment pensez-vous que l’histoire va nous juger ?
Chabbat Chalom, rav Tom